Mon oncle et les métiers disparus

19 février 2011

Mon oncle et les métiers disparus

Si je veux parler de lui, c’est qu’il avait un métier disparu maintenant. Il était imprimeur. Son atelier était à Reims, rue Emile Zola. Il avait un massicot, deux machines pour imprimer et des casiers remplis de lettres que nous nous amusions à ranger verticalement, ce qui prenait beaucoup de temps nous salissait les mains et ne servait à rien.

Il aimait le travail bien fait. Il me montrait des échantillons en me disant « regarde, je ne connais personne qui puisse en faire autant ». J’étais trop jeune pour apprécier.

Je le voyais prendre ses lettres pour les assembler dans des cadres, puis imprimer un échantillon. Si une lettre était moins bien visible qu’une autre, il la ressortait pour la surélever avec un petit morceau de papier. Ensuite il faisait le tirage.

Si c’était avec plusieurs couleurs, il faisait autant de cadres que de couleurs et il fallait nettoyer la machine à chaque fois.

Celui qui a acheté l’imprimerie dans les années 70 l’a transformée pour faire de l’offset et les casiers pleins de lettres sont détruits ou partis chez des collectionneurs !

Il y a ainsi un grand nombre de métiers, courants à cette époque, qui ne sont presque plus pratiqués : modiste, plumetier, repasseuse, couture floue et couture tailleur, photographe (qui se sont modernisés), culottière. On a supprimé de nombreuses petites boutiques qui sont devenues des banques, des agences immobilières, ou des ventes d’appareils auditifs.

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