La batterie
10 février 2011
La batterie
Pendant la guerre, grâce à l’association « la famille du prisonnier »nous sommes parties un mois à la campagne. Les enfants étaient placés dans des familles et on se rassemblait deux fois par semaine. Nous étions chez une dame qui avait trois enfants du même âge que nous. C’était la grande liberté. On faisait des kilomètres en sabots ou pieds nus. La seule obligation étant d’être là aux heures de repas. Nous avons fait des orgies de rillettes.
Pendant que nous étions là-bas a eu lieu la batterie. En ce temps-là il n’y avait pas de moissonneuse-batteuse. Le blé était récolté par une moissonneuse-lieuse. Les gerbes étaient ramassées et mises en petites pyramides. Puis une charrette les ramassait pour qu’on puisse former de grosses meules. Enfin, la batteuse qui faisait le tour des fermes arrivait.
Cette photo a été prise en 1995 au cours d'une reconstitution. Ce
n'est pas tout à fait la même que celle que j'ai connu, mais elle y
ressemble.
Elle faisait un bruit infernal.
Le travail devait être très dur. Il fallait lancer les gerbes en hauteur en les prenant avec une fourche, puis emmener sur son dos les lourds sacs de grain. Pour nous, les enfants, nous nous amusions beaucoup. Nous jouions à nous pourchasser et Gérard, lui, courait après les souris qui se trouvaient sous la dernière rangée. (L’une d’elles est montée dans sa jambe de pantalon)
Ce qui m’a le plus impressionnée, c’est le repas. Tout le village étant venu aider, il fallait nourrir une grande quantité de personnes. Des poules avaient été cuites dans du bouillon et des panneaux de planches disposés sur des tréteaux en guise de tables.
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